Principaux genres et registres théâtraux
En réaction contre le théâtre baroque (xvie siècle) qui affectionnait les tragédies spectaculaires, multipliant les péripéties et les coups de théâtre, le xviie siècle entreprit de codifier le genre, établissant les règles de la tragédie classique.
La comédie, florissante aux xviie (Molière) et xviiie siècles (Beaumarchais, Marivaux), se caractérise par quatre traits principaux : ses sujets sont tirés de la vie quotidienne ; ses personnages sont de condition moyenne et fortement individualisés (ce ne sont pas des caricatures) ; son dénouement est heureux ; l'effet produit sur le spectateur peut aller du sourire au rire.
Le drame bourgeois, né au milieu du xviiie siècle, se situe entre la comédie et la tragédie. Il insiste sur la condition sociale et les problèmes liés à la famille et à la réalité économique, plutôt que sur la peinture des caractères. Son objectif n'est pas de susciter l'horreur ni le rire, mais l'émotion qui naît du combat, suivie de la victoire de la vertu contre le vice.
Le drame romantique est le fruit d'une contestation, par la génération romantique, de toutes les règles établies : rejetant la séparation des genres et les règles classiques, il montre la complexité de l'être humain. Il se caractérise par une action foisonnante et une utilisation de tous les registres, du sublime au grotesque.
Au xxe siècle, enfin, rompant avec l'ensemble de la tradition théâtrale, quelques auteurs, dont Ionesco (La Cantatrice chauve) et Beckett (En attendant Godot), initient le théâtre de l' absurde : leurs œuvres contestent les notions de personnage, d'action et de genre, pour mieux mettre en évidence l'absurdité du monde. L'espace scénique est recomposé (il n'est pas rare de voir les personnages descendre dans la salle) ; les dialogues proposent une nouvelle forme de communication, centrée sur le silence, l'incompréhension.