lunes, 13 de julio de 2015

Principaux genres et registres théâtraux

Principaux genres et registres théâtraux 
En réaction contre le théâtre baroque (xvie siècle) qui affectionnait les tragédies spectaculaires, multipliant les péripéties et les coups de théâtre, le xviie siècle entreprit de codifier le genre, établissant les règles de la tragédie classique.

La comédie, florissante aux xviie (Molière) et xviiie siècles (Beaumarchais, Marivaux), se caractérise par quatre traits principaux : ses sujets sont tirés de la vie quotidienne ; ses personnages sont de condition moyenne et fortement individualisés (ce ne sont pas des caricatures) ; son dénouement est heureux ; l'effet produit sur le spectateur peut aller du sourire au rire. 

Le drame bourgeois, né au milieu du xviiie siècle, se situe entre la comédie et la tragédie. Il insiste sur la condition sociale et les problèmes liés à la famille et à la réalité économique, plutôt que sur la peinture des caractères. Son objectif n'est pas de susciter l'horreur ni le rire, mais l'émotion qui naît du combat, suivie de la victoire de la vertu contre le vice.

Le drame romantique est le fruit d'une contestation, par la génération romantique, de toutes les règles établies : rejetant la séparation des genres et les règles classiques, il montre la complexité de l'être humain. Il se caractérise par une action foisonnante et une utilisation de tous les registres, du sublime au grotesque.

Au xxe siècle, enfin, rompant avec l'ensemble de la tradition théâtrale, quelques auteurs, dont Ionesco (La Cantatrice chauve) et Beckett (En attendant Godot), initient le théâtre de l' absurde : leurs œuvres contestent les notions de personnage, d'action et de genre, pour mieux mettre en évidence l'absurdité du monde. L'espace scénique est recomposé (il n'est pas rare de voir les personnages descendre dans la salle) ; les dialogues proposent une nouvelle forme de communication, centrée sur le silence, l'incompréhension.

Les caractéristiques du genre théâtral 4

 4. les règles classiques 
La structure d'une pièce classique (postérieure à 1640 environ), doit respecter un certain nombre de règles pour être conforme à ce que l'art classique appelle le Beau. Tout d'abord, le théâtre s'impose la règle des trois unités : l'unité d'action (une seule action principale que soutiennent éventuellement des actions secondaires) ; l'unité de temps (pour renforcer l'intérêt dramatique, l'action ne doit pas dépasser 24 heures) ; l'unité de lieu (l'action prend place en un seul lieu, plutôt un palais pour la tragédie et un intérieur bourgeois pour la comédie). Par ailleurs, une pièce doit respecter la vraisemblance : ce qui se passe sur scène doit rester crédible, ce qui, bien souvent, semble incompatible avec les exigences de la tragédie qui donne à voir des êtres hors du commun (issus de la mythologie, par exemple). Enfin, le théâtre classique impose la règle de la bienséance qui proscrit tout ce qui pourrait être de nature à choquer le spectateur (sang, grossièretés, etc.) : dans une tragédie classique, un meurtre a toujours lieu hors scène.

En règle générale, l'action théâtrale est organisée autour de quatre temps forts :
  • l'exposition (concentrée dans les premières scènes de l'acte I) qui précise la situation initiale en renseignant sur le lieu, le temps, les personnages et leurs relations ;
  • le nœud de l'intrigue (actes II et III) qui correspond à l'ensemble des conflits qui gênent la progression de l'action et sont autant d'obstacles à la volonté des héros ;
  • les péripéties (acte IV) qui infléchissent le cours de l'action et retardent ou modifient le dénouement attendu ;
  • le dénouement (acte V) qui marque la résolution définitive du conflit. Heureux dans la comédie, il est le plus souvent marqué par la mort dans la tragédie. Idéalement, il doit résulter de la logique de l'action elle-même et éviter les interventions peu crédibles.

Explication du Schéma Actantiel



Les caractéristiques du genre théâtral 3

3.  L'action dramatique 
L'action dramatique désigne la façon dont les événements et les relations entre les personnages s'imbriquent pour faire progresser l' intrigue d'une situation initiale à un dénouement.

La structure dramatique d'une pièce peut être analysée selon un « schéma actantiel », c'est-à-dire une même situation fondamentale, dont la cellule de base est la suivante : un sujet désire un objet (ce n'est pas nécessairement un objet réel, il peut s'agir d'une idée, d'une valeur) ; ce sujet est contrarié dans son désir par des opposants et, en même temps, aidé par des adjuvants ; l'objet est promis par un destinateur à des destinataires. Dans une même pièce, il arrive que les figures varient, les fonctions restant les mêmes.

Par exemple, dans la pièce Britannicus de Racine, le schéma actantiel peut-être analysé ainsi : le désir, la soif de pouvoir (destinateur) pousse Néron (à la fois sujet et destinataire) à vouloir posséder Junie (objet). Il est aidé dans sa quête par Narcisse (adjuvant) et voit s'opposer à lui Britannicus, Agrippine, Sénèque (opposants).